Voyage
en Industries

Un parcours sonore et urbain à la découverte du patrimoine de Billancourt

Modernité et habitat

Le quartier du Pont-de-Sèvres tel qu’il existe aujourd’hui est sorti de terre dans les années 1970 et 1980.

A la fin du XIXe siècle, à l’emplacement du quartier actuel, se trouve un sanatorium. Celui-ci est créé par Paul Sollier, élève du Professeur Charcot, éminent psychiatre, pour soigner, entre autres, les maladies nerveuses. Le sanatorium est situé au 145, route de Versailles, devenue aujourd’hui l’avenue du Général Leclerc. Le développement des industries dans le quartier éloigne la haute société, qui vient de moins en moins au sanatorium. Les bâtiments sont vendus à l’Assistance Publique qui en fait un hôpital, l’hôpital Ambroise Paré. Il n’en reste plus rien aujourd’hui.

Jusqu’à la moitié du XXe siècle, on trouve ici un quartier ouvrier où sont installées plusieurs usines dont la principale est l’usine Renault « Construction matériel agricole ».

La Seconde Guerre mondiale marque un véritable tournant dans l’histoire du quartier. Les bombardements démolissent 1 400 bâtiments de la ville et en endommagent plus de 7 000. À la fin du conflit, la ville entame une politique de rénovation urbaine pour répondre à la pénurie de logements.

L’architecte André Gutton est désigné pour réviser le plan d’urbanisme de la ville de Boulogne-Billancourt, déclarée « zone sinistrée à reconstruire ». Parmi les bâtiments pensés sur la base de ce plan, ceux l’architecte de la reconstruction d’après-guerre Bernard Zehrfuss, premier Grand Prix de Rome, connu pour ses programmes de logements collectifs accessibles au plus grand nombre. Il réalise alors, à la Tête du Pont de Sèvres, 200 logements dans trois immeubles de dix étages à l’esthétique épurée.

Le quartier du Pont-de-Sèvres, lui, se distingue des schémas traditionnels des grands ensembles de l’époque, qui commencent à être critiqués à la fin des années 1960. Les architectes Daniel Badani et Pierre Roux-Dorlut le conçoivent comme un modèle de modernité architecturale, de mixité sociale et d’usage. Il est pensé autour de la construction de 1 500 logements sociaux et libres, d’une école et d’une crèche, de bureaux et de commerces. Une grande réflexion sur la place de la voiture est aussi engagée. Celle-ci est séparée des zones piétonnières. On y trouve par exemple 3 600 places de parking sous la dalle.

À la fermeture des usines Renault en 1992 de nombreux employés, en particulier ceux venus à Boulogne-Billancourt pour y travailler, restent dans les logements qui leur ont été attribués à proximité des anciennes usines.

Le quartier du Pont-de-Sèvres devient alors un lieu de rencontre, et notamment pour les plus jeunes. Issus de classes populaires et immigrées, ils s’approprient et réinventent l’héritage de leurs parents ou grands-parents en grande partie ouvriers.

Et c’est notamment à travers le rap qu’ils expriment leur réalité, avec des sujets et des textes puisant leur inspiration dans la société contemporaine. Il y est question d’égalité d’accès aux droits, de racisme, de violences ou de criminalité. Boulogne-Billancourt s’impose rapidement comme un microcosme du rap français. Parmi les rappeurs les plus connus du quartier du Pont-de-Sèvres : Booba, surnommé le duc de Boulogne, les Sages Poètes de la rue, et plus récemment Tissmey, qui participent à l’écriture d’une nouvelle page de l’histoire du quartier.

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