Voyage
en Industries

Un parcours sonore et urbain à la découverte du patrimoine de Billancourt

La Seine : une artère logistique

Bienvenue sur le pont Renault ! Ce pont livré en 2008 est conçu par l’architecte Marc Barani, élu membre de l’Académie des Beaux-Arts, une distinction importante pour un architecte. Il permet de relier le quartier du Trapèze à l’Île Seguin. Malgré son nom évocateur, le pont Renault ne date pas de l’époque industrielle.

La Seine est, et à toujours été, une artère de la ville. Son attractivité remonte même au Moyen- ge. Boulogne et Billancourt ne sont alors que des villages mais l’activité de pêche y est intense. Le blason actuel de la Ville de Boulogne-Billancourt rappelle ce lien à la Seine (bateau) et à la pêche (poisson). Plus tard, au XIXe siècle, sur la Seine, on croise des canots et des parisiens en villégiature.

C’est en partie grâce à la Seine que l’activité industrielle de la ville se développe. Le fleuve est utilisé par les blanchisseries, puis les tanneries, qui s’installent à proximité d’un accès direct à l’eau dès le XVIIe siècle. C’est un lieu particulièrement stratégique pour leur implantation : les courtisans qui vont et qui viennent de Paris pour Versailles par la rue du Vieux Pont de Sèvres y laissent leur linge coûteux aux mains des blanchisseuses.

Les innovations techniques, chimiques et mécaniques, ainsi que la demande toujours plus croissante contribuent à l’industrialisation des blanchisseries. À la fin du XIXe siècle, plus de 450 blanchisseries sont installées à Boulogne-Billancourt. Elles disparaissent progressivement au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. 

La disparition des blanchisseries laisse la place libre à Louis Renault, fondateur de l’entreprise automobile, qui achète les terrains de l’Île Seguin en 1919 pour installer son usine. L’île est alors surélevée pour éviter les crues. On construit également le pont Daydé, reliant les installations de la rive de Billancourt à l’île Seguin, terminé en 1929.

Côté Meudon, Louis Renault achète quelques terrains à partir de 1926. Là aussi, un nouveau pont apparaît, c’est le pont Seibert.

Véritable vaisseau fluvial, le bâtiment est caractérisé par son organisation insolite : à l’intérieur du bâtiment, les automobiles sont fabriquées de A à Z. Le déplacement des différentes pièces automobiles fonctionne sur rails intégrés à l’architecture du bâtiment, formant un système de montage qui met en relation les différents secteurs des usines. Louis Renault fait également construire deux centrales électriques, qui permettent aux usines d’être autonomes et même de vendre une partie de l’électricité produite à la ville. L’une se trouvait au niveau du parc de Billancourt, côté berge de Seine, l’autre sur la pointe aval de l’Île Seguin.
En 1945, à la demande de Pierre Lefaucheux et pour faire disparaître les cicatrices laissées par les bombardements, l’architecte Albert Laprade redessine l’ensemble des façades de la centrale et des ateliers de l’usine donnant sur le fleuve, parachevant une silhouette de «paquebot » qui restera gravée dans la mémoire collective.

Mais comment acheminer tous les matériaux nécessaires ? À nouveau, la Seine constitue une véritable artère logistique pour l’acheminement des matériaux et l’expédition des voitures. Les estacades et ponts roulants en béton armé, autrefois en activité, sont parmi les derniers témoins construits le long de la voie fluviale.

Une fois les usines fermées, la Seine conserve son rôle structurant dans l’aménagement et le réaménagement du quartier. En 1992, elle inspire même un projet de cité lacustre, « la Cité Bleue », sorte de mini-Venise, sur le quartier du Trapèze, projet qui ne verra finalement pas le jour.

Trois nouveaux franchissements sont construits avec la transformation du site de l’Île Seguin : le pont Renaut, la passerelle Sud dans la continuité de ce dernier et la passerelle Nord. Le pont Daydé est entièrement rénové tandis que le pont Seibert fait l’objet d’une reconstruction.

Enfin, le traitement de la pollution sur les terrains marqués par l’empreinte
industrielle est également un enjeu majeur de l’aménagement du quartier aujourd’hui
labellisé « EcoQuartier ».

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