Voyage
en Industries

Un parcours sonore et urbain à la découverte du patrimoine de Billancourt

(Se) rassembler

Se rencontrer et se mobiliser

Autrefois « place Nationale », parfois encore qualifiée ainsi par d’anciens employés Renault, cette place porte officiellement le nom du fondateur du Parti Ouvrier Français, Jules Guesde. Elle était l’une des portes d’entrée de Renault Billancourt.

On retrouve encore aujourd’hui quelques traces de ce passé: le fronton du lycée, historique portique de l’usine; la sirène, autrefois surnommée “la grande hurleuse”. Installée sur le toit des usines de l’île Seguin, elle n’était pas là pour rythmer le travail des salaries mais pour marquer les grands événements sociaux et alerter les Boulonnais et Boulonnaises lors des bombardements de la Seconde Guerre mondiale.

Cette place a toujours été un lieu populaire.

Déjà, avant Renault, la place Jules Guesde est au cœur du lotissement « Village de Billancourt » créé à l’initiative d’Auguste de Gourcuff. C’est lui qui, au XIXe siècle, transforme la grande ferme de Billancourt en lotissement résidentiel de maisons de villégiature pour la haute bourgeoisie parisienne. Aujourd’hui encore, trois bâtiments datant de 1860 suggèrent l’esprit et la forme urbaine du village : l’ancienne boucherie, le café-restaurant « Le National » et l’épicerie Courtois devenue le bar-tabac « Le Central» de 1920 à 2002. L’histoire dit que, à la grande époque de l’usine Renault,« Le Central » a l’un des plus importants débits de tabac de France!

La place accueille divers événements de la ville comme le marché ou la fête foraine de Billancourt. Un ballon gonflable en a même décollé en 1861 !

Au XXe siècle, les maisons sont progressivement rachetées par l’entreprise Renault qui souhaite y implanter ses usines, ateliers et bureaux. La place Nationale poursuit sa fonction de place populaire : on y trouve des cafés et des restaurants. C’est un lieu important pour les employés Renault qui arrivent par le bus, se rencontrent et entrent par la porte de l’usine. Il s’agit également du lieu de départ des colonies de vacances organisées par le Comité d’Entreprise et le départ des travailleurs immigrés qui retournent au pays pour les vacances en juillet-août.

Par les diverses activités proposées (voyages, sorties, cinéma, sport, crèche, garderie, bibliothèque, billetterie de spectacle, etc.), le bureau du Comité d’Entreprise et des œuvres sociales joue un rôle fondamental dans le développement de la culture, de la solidarité́ et de la formation au sein de l’entreprise Renault. Il s’agit également d’un service important d’entraide dans les démarches administratives des nouveaux employés, notamment pour l’intégration des ouvriers immigrés. Le Comité d’Entreprise se trouve alors à proximité de la place Nationale.

C’est également sur cette place, lieu de brassage des cultures, que l’on célèbre les fêtes nationales et religieuses des travailleurs venus d’ailleurs. Une grande camaraderie existe entre les ouvriers Renault et ces rassemblements festifs en sont des signes visibles.

Lieu de passage quotidien de milliers d’ouvriers, la place est également le lieu de rassemblement privilégié pour défendre ses droits et militer : certaines grèves, comme celle ayant mené à l’occupation des usines en juin 1936, marquent l’histoire de Boulogne-Billancourt. Déjà avant la Première Guerre mondiale, Billancourt était un haut lieu de la lutte ouvrière. Lors des événements de mai et juin 68, elle est le théâtre de nombreuses grèves. C’est sur la place Nationale et sur l’esplanade (anciennement située sur l’Île Seguin), que les syndicats et ouvriers se rassemblent pour faire valoir leurs droits et la direction fait passer ses messages.

Au premier étage du bar-tabac de la place Nationale se tiennent les réunions du « groupe femmes » qui défend les droits des femmes et des travailleuses au sein de l’entreprise Renault et au-delà, notamment aux côtés du MLAC (Mouvement national pour la liberté de l’avortement et
de la contraception).

Initiées à Renault Billancourt, ces luttes participeront fortement à l’amélioration des droits des travailleurs à l’échelle nationale. Si la foule des ouvriers n’est plus au rendez-vous, le fronton du lycée et la Sirène sont toutefois des signes de ce passé.

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